Histoire Géologique

Histoire Géopolitique

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      L’histoire géologique de la chaîne des Pyrénées trouve sa source il y a 600 millions d’années, dès le Précambrien (immense durée qui s'est écoulée entre la formation de la terre et le début des temps fossilifères).

C’est à cette ère que les plus hauts sommets frontaliers entre la France et l’Espagne doivent leur composition en sédiments et roches métamorphiques.

Le métamorphisme regroupe toutes les roches argileuses ou marneuses qui ont subi une compression (un rapprochement de deux plaques, par exemple) et qui peuvent se déliter en feuillets ou en plaques. C’est le cas des schistes et du marbre.

Cependant, ce n’est qu’il y a 300 millions d’années que les formations géologiques de la chaîne vont être plissées et transpercées de granites (roche magmatique dure et composée de minéraux : le quartz, le Mica, le Feldspath).

Il y a 200 millions d’années, a eu lieu la submersion des formations hercyniennes.
L’ouverture de l’océan Atlantique, à l’ère secondaire, a fait naître de larges bassins remplis de sédiments, tels le sel, le calcaire, le sable, le gypse…

Les roches sédimentaires aparaissent. Elles sont différentes selon les sédiments qui les composent, leur transport et le lieu de dépôt : on peut trouver du calcaire, du grès, des marnes et du flysch. La roche ophite (roche magmatique riche en clinopyroxène et plagioclase, dont l'aspect évoque une peau de serpent), quant à elle, est née des écoulements locaux de volcan.


Il y a 100 millions d'années, au Crétacé moyen, l'Espagne quitte la proximité du Massif armoricain, mouvement qui va aboutir à la formation des Pyrénées, tout en coulissant le long de la faille nord pyrénéenne (zone d'accidents tectoniques)
Ceci a abouti à la création de la zone métamorphique nord pyrénéenne qui mêle
calcaires métamorphiques ("marbres") et roches volcaniques (syénites), signes d'une brusque montée de la température dans la croûte et le manteau sous-jacent.

La chaîne des Pyrénées est donc née de la collision entre les plaques lithosphériques européenne et ibérique, qui s’affrontent depuis la période du Crétacé supérieur (80 millions d’années avant notre ère).

La convergence Nord-Sud des plaques Europe et Ibérie a généralement été accompagnée de mouvements latéraux Est-Ouest (les décrochements), conduisant au découpage de la chaîne en une multitude de blocs dont on retrouve l’empreinte dans l’étonnante diversité des formes du relief pyrénéen.

C’est à l'Eocène que les plaques Europe et Ibérie entrent en collision.
Cet affrontement fait naître les Pyrénées telles que nous les connaissons aujourd’hui.
Le domaine maritime a été comprimé du fait du rapprochement de la plaque ibérique sur celle européenne.
Le vieux socle constitué de granite et de terrains primaires s’est hissé à des altitudes de plusieurs milliers de mètres.


À l'Oligocène, il y a 28 millions d'années, avec l'ouverture de la Méditerranée, une partie des Pyrénées a été engloutie sous la mer.


Au Quaternaire, lors des premières grandes invasions glaciaires, à l'aube du Paléolithique, les Pyrénées apparaissent à nouveau démantelées, ayant perdu plusieurs milliers de mètres d'épaisseur depuis la phase alpine. Les matériaux arrachés s'épandent sur l'avant-pays. La chaîne est entaillée de vastes vallées glaciaires d'orientation globale Nord-Sud.

En conclusion, nous pouvons rappelé qu’ il y a eu deux chaînes des Pyrénées :
- l’une, née à l'ère primaire et ayant laissé place à la mer pendant environ deux cent millions d'années.
- l’autre, formée au quaternaire quand les glaciers ont recouvert la chaîne et taillé les vallées.

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       Cette chaîne, qui s’étend sur 420 kilomètres d’Est en Ouest et sur 160 kilomètres de large au centre de la chaîne (sa largeur à l’extrémité méditerranéenne est de 35 kilomètres, alors qu’elle est seulement de 10 kilomètres côté atlantique), constitue une barrière tendue entre l’Atlantique et la Méditerranée et dont les versants sont partagés entre France et Espagne.


Du côté français, les Pyrénées sont de fières montagnes mais elles le sont beaucoup moins du côté espagnol.
Le soulèvement, plus fort au centre de la chaîne, a donné naissance à des pics, tel le point culminant, le Pic d’Aneto, dans le massif de la Maladeta (3404 m) qui se situe à égale distance de l’Atlantique et de la Méditerranée et, dans la partie médiane de la chaîne, s’étendent, sur une longueur de 140 km, tous les sommets de plus de 3000 mètres. Ces sommets sont recouverts de neiges éternelles et de névés (glaces persistantes).

Du côté méditerranéen, la montagne connaît un puissant soulèvement jusqu’au Canigou (2784 m), et se termine brutalement au-dessus des plaines du Roussillon et de l’Ampurdan.
Du côté de l’océan, le soulèvement s’amortit progressivement à l’Ouest du massif Balaïtous.
Les Pyrénées basques ne sont que de moyennes montagnes ou de fortes collines.


Les Pyrénées représentent quasiment la frontière géopolitique entre la France et l’Espagne.
Le tracé des chemins du bétail, ou des ânes…, a toujours plus ou moins fixé la frontière entre les versants français et hispanique des Pyrénées.
La première origine de la ligne frontière est donc peut-être à chercher dans les limites territoriales que se sont donnés les groupes humains sur le front d’exploitation du sol et en particulier sur le front pastoral.
La ligne de partage des eaux est peut-être aussi une des origines de cette frontière.


Les Pyrénées, pendant les trois premiers siècles de l’Ancien Régime, c’est-à-dire du XVIe au XVIIIe siècles, ont été considérées comme une sorte d’« Etat singulier », d’Etat central moderne.

En effet, la majeure partie des éléments d’un Etat était présente. Les vallées des deux versants avaient mis au point un système d’accords, que l’on appelait « Traités d’alliance et de paix » et qui réglementait l’import-export, les pâturages en haute montagne, et qui fixait un cadre juridique contre les infractions commises de part et d’autre.


Sous Philippe II et pendant la guerre civile espagnole, la chaîne des Pyrénées devient un espace-conflit.
Le 7 novembre 1659, la signature de la « Paix des Pyrénées » met fin à la guerre qui opposait les nations françaises et espagnoles et fixe les frontières entre ces deux pays.


Ce n’est qu’à partir de la deuxième moitié du XIXe siècle que cette fonction de frontière politique et économique a été attribuée à la chaîne pyrénéenne.
A cette époque, trois traités additionnels ont été signés pour l’établissement des frontières :

- entre la France et les provinces de Guipúzcoa et de Navarre (traité du 2 décembre 1856)
- entre la Navarre, l’Andorre et les Pyrénées aragonaises et de Lérida (traité du 4 avril 1862)
- entre l’Andorre et la Méditerranée (traité du 11 juin 1868)


A la frontière, les Etats ont deux fonctions : police et hospitalité (ordre public, social, religieux, sanitaire…)